Guido Magnone

Tour de Mustagh

Par Yves Exbrayat

  • Guido Magnone, le baladeur

    Jean-Michel RODRIGO - Marina PAUGAM

  • En 1956, la course aux « 8000 » battait son plein, opposant les nations. La France, après la conquête du Makalu le 15 mai 1955, en avait déjà accroché deux à son palmarès. Dix jours plus tard, avec l’ascension du Kanjenjunga par une équipe britannique, il restait encore six géants à gravir sur les quatorze que compte la planète. C’est à ce moment-là que la Fédération Française de la Montagne a décidé de renoncer à l’ « altitucratie » au profit d’un alpinisme engagé sur des voies esthétiques techniquement difficiles. Guido Magnone fut le véritable artisan de ce changement de paradigme. Lui qui venait de rentrer du Makalu, tout auréolé de cette belle victoire nationale, avait envie d’expéditions légères sur des montagnes certes un peu moins hautes, mais sur lesquelles les alpinistes de haut niveau devaient pouvoir s’exprimer plus librement. La Fédération accepta la proposition de Guido de choisir une montagne aux difficultés comparables à celles du Fitz Roy, et d’engager les alpinistes les plus brillants de l’époque. Robert Paragot, André Contamine, Paul Keller et Guido Magnone furent recrutés, ainsi que François Florence, médecin de l’expédition, pour tenter l’ascension de la Tour de Mustagh, un gigantesque obélisque de 7293 mètres situé dans le Karakoram, tout au Nord du Pakistan.

    Arrivés à Karachi début mai 1956, prêts à affronter le monstre, les alpinistes eurent la surprise d’apprendre qu’une équipe britannique dirigée par John Hartog avait eu la même idée et était passée par là dix jours plus tôt.

    Au terme d’un long voyage, l’expédition française s’est présentée au pied de la tour alors que l’expédition britannique était déjà engagée très haut sur l’arête nord-ouest. Ne souhaitant pas marcher dans les pas des Anglais, les Français optèrent pour l’arête sud-est, raide et glaciaire.  Une course éprouvante de 36 heures, sans sommeil, par des températures atteignant les moins 50°, conduisit la cordée française au sommet, 5 jours seulement après la cordée anglaise.

    Extrait du film &quot;Guido Magnone, le baladeur&quot;<br />
    L'expédition conduite par Guido Magnone dans l'Himalaya, sur la Tour de Mustagh, progresse sur une arête élégante, difficile, voire dangereuse. Interviewé, Robert Paragot qui fut membre de cette expédition affirme que l'alpinisme est &quot;une leçon de vie&quot;. Si certains pense éventuellement mourir en montagne, lui affirme sa volonté de vivre et de vivre à travers la montagne. <br />
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    Résumé du film<br />
    Photographe, journaliste et réalisateur de documentaires, Jean-Michel Rodrigo a bien connu Guido Magnone. À travers &quot;Le baladeur&quot;, il lui rend hommage et retrace une vie exceptionnelle. Alpiniste de renom, Guido Magnone était aussi un sculpteur talentueux. Comptant parmi les meilleurs grimpeurs de sa génération, il inscrivit à son palmarès des conquêtes prestigieuses telles que la face ouest des Drus dans les Alpes, les premières escalades du Fitz Roy en Patagonie avec Lionel Terray ou le Makalu dans l'Himalaya. La cinquantaine venue, il raccroche ses mousquetons et participe à la fondation de l'UCPA...
      • Année
      • 2008
      • Producteur
      • Jean-Michel MECANOS PRODUCTIONS
      • Réalisateur(s)
      • Jean-Michel RODRIGO, Marina PAUGAM