L’aventure en montagne commence lorsqu’on laisse le topo pour imaginer une nouvelle voie. Première ouverture majeure au Cervin avec un maestro, Patrick Gabarrou, qui la dédie Aux amis disparus. L’année suivante, en 1993, Lionel Daudet se mesure à la face nord de l’Olan, dans les Écrins, en empruntant la directe Bouilloux-Wilmard, ED+. L’expérience, en hiver et en solo, suivant son modèle Walter Bonatti, lui donne les ailes pour un tour du monde par des sommets plutôt inconnus, des premières sur des parois extrêmement difficiles. Douze voies en solitaire : au Kenya, au mont Poï, en Inde, au Zanskar, et deux voies en Patagonie dont la première solitaire du Petit Prince à l’Aiguille Saint-Exupéry. Un tour du monde poétique, laissant volontairement à l’écart voies célèbres et sommets connus pour privilégier l’aventure.
En 1996, Lionel repart au Groenland cette fois où il trace avec Benoît Robert une voie majeure sur le big wall du Suikarsuaq, quinze jours sur une paroi de 1000 mètres de haut. Première expérience by fair means, avec une approche de trois semaines (!) à travers les marécages puis les glaciers d’Alaska, au bien nommé Mont Combattant : un échec qui ne l’empêche pas de revenir l’année suivante.
Le style Daudet se précise : l’immersion totale. En 1999, Lionel Daudet et Sébastien Foissac vivent quarante et un jours seuls, en autonomie complète : ni radio, ni assistance, avec un triple portage pour acheminer les deux cents kilos de matériel. Passant vingt-cinq jours en paroi, ils réussissent la troisième ascension de la Burkett Needle (première par la face sud-est), une voie de 1200 mètres qui leur vaudra un Piolet d’Or.
Lionel Daudet aime la durée : " Je ne recherche pas d’éphémères sensations extrêmes qui engendrent nostalgie et frustration. J’ai toujours besoin de cette approche de la montagne par des moyens traditionnels pour m’intégrer au milieu, me confondre avec lui, être en totale harmonie, et appréhender sereinement l’ascension à venir. Cette fusion avec la montagne me procure une plénitude qui perdure, rebondit dans ma vie quotidienne, une force intérieure qui permet de mieux comprendre la vie ".
Durant l'hiver 1991-1992, Lionel Daudet enchaîne différentes ascensions dans les Pyrénées. Il décide alors de se consacrer entièrement à l'alpinisme. Patrick Gabarrou invite Lionel Daudet, alors âgé de 24 ans, à ouvrir une voie avec lui dans le Cervin : ce sera un succès. Au cours de l'hiver 1992-1994, dans la Vanoise, il répète "La Fille aux yeux verts", avant d'ouvrir une nouvelle voie "Salut Ginette". En mars 1993, dans les Pyrénées, il réalise une première solitaire hivernale avant de signer dans le massif des Écrins, la première ascension hivernale en solitaire de la face nord-oust de l'Olan. Au mois d'août de la même année, il ouvre "Le bon, la brute et le truand" avec deux amis dans l'Aiguille du Fou dans le massif du Mont-Blanc. Il part ensuite, après avoir été sélectionné, pour une expédition d'un mois au coeur du Tadjikistan, dans le massif du Pamir. Tous reçoivent un Piolet d'or collectif pour la réalisation de trois itinéraires. De retour en France, Lionel Daudet enchaîne alors les solos. <br />
<br />
Résumé du film<br />
Alpiniste professionnel, grand voyageur, écrivain... Lionel Daudet s'adonne depuis quelques années à un alpinisme au long cours loin des cimes "médiatiques" de la planète, mais revient régulièrement vers ses montagnes hexagonales qu'il parcourt avec toujours autant de plaisir.<br />
Dans un film en 4 parties, "Dod" reviendra sur son itinéraire d'alpiniste avec des images d'archives inédites. De ses premières escalades angevines à ses grandes réalisations en solo aux quatre coins de la planète : une invitation à un long voyage...<br />
- Année
- 2011
- Producteur
- MIYA Productions
- Réalisateur(s)
- MICHELAT Yannick